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Quand la parole devient un droit : la CAA enfin reconnue comme droit opposable
Et si ne pas pouvoir parler signifiait ne pas pouvoir exister ?
Pour des milliers de personnes en situation de handicap, l’incapacité à s’exprimer oralement n’est pas simplement un défi du quotidien : c’est un frein à l’autonomie, à la dignité, à la participation sociale. Ne pas pouvoir dire j’ai faim, j’ai mal, je ne veux pas, j’ai besoin… c’est être privé de choix, de relation, de reconnaissance.
Le décret du 30 juin 2025 marque un tournant historique : il consacre officiellement la Communication Alternative et Améliorée (CAA) comme un droit opposable pour toutes les personnes qui ne peuvent pas s’exprimer par la parole. Un pas de géant vers une société plus inclusive, plus juste, plus humaine.
Un droit, enfin reconnu
Jusqu’à présent, l’accès à la CAA – gestes, pictogrammes, objets, tablettes vocales ou autres moyens de communication adaptés – dépendait trop souvent de la bonne volonté des structures ou des ressources locales. Ce décret impose désormais aux établissements médico-sociaux de :
- Identifier les besoins en communication de chaque personne accompagnée,
- Mettre en œuvre des dispositifs personnalisés et adaptés à chaque situation,
- Former les professionnels à l’usage de ces outils,
- Coordonner les actions entre tous les acteurs (établissements, familles, écoles, lieux de vie).
Ce cadre est renforcé par un objectif clair d’ici 2027 : que chaque territoire soit équipé de référents, de ressources et d’équipes compétentes, capables de garantir une mise en œuvre effective et durable de la CAA.
Une victoire portée par des années de mobilisation
Ce décret est l’aboutissement de plusieurs années de lutte menée par les familles, les associations comme l’Unapei et l’Adapeila, les chercheurs et les professionnels du secteur. Il donne suite aux annonces du Comité interministériel du handicap (CIH)de mars 2025, qui reconnaissait déjà le rôle central de la CAA dans la construction de l’autonomie et du respect de la personne.
Il répond surtout à une réalité : trop de personnes restent enfermées dans le silence, incapables de se faire comprendre, avec des conséquences graves sur leur santé mentale, physique, leur qualité de vie et leur inclusion sociale.
Former pour garantir le droit
Garantir ce droit ne peut pas se faire sans une montée en compétences des équipes. C’est pourquoi Unapei Formation, en partenariat avec Sandrine Eifermann Soutarson, orthopédagogue et experte de la CAA, propose une formation approfondie à destination des futurs référents CAA.
Cette formation permettra aux professionnels de l’Adapeila de :
- Repérer les signaux faibles communicationnels, sensoriels ou cognitifs,
- Définir des objectifs fonctionnels adaptés au quotidien de la personne,
- Mettre en œuvre des dispositifs multimodaux (gestes, pictogrammes, objets, outils numériques),
- Accompagner les équipes, les familles et la personne concernée dans une démarche cohérente, partagée et respectueuse.
Un changement de culture
Ce décret ne se limite pas à un changement réglementaire : il exige un changement de regard et de pratiques professionnelles. Il invite à considérer chaque personne comme un sujet de droit, capable de choix, d’expression, de relation.
Il engage tout le secteur médico-social dans une réflexion éthique, technique et humaine, pour que plus personne ne soit laissé de côté dans l’accès à la communication.
Pour les personnes avec un handicap de communication, c’est plus qu’un décret : c’est la promesse d’être écoutées, entendues, reconnues.